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GENDER STORIES

Janvier 2002- numéro 28 [Table des matières]

 

De la parité dans le couple

" La femme déchiffrée " titre victorieusement l’Humanité du 6 juillet, commentant une livraison de résultats du dernier recensement. Enfin ! on va nous connaître et nous reconnaître pour ce que nous sommes. Et, de passer en revue divers points : vie en couple, activité professionnelle des femmes. Avec une mention particulière pour les immigrées.

Tout mystère n’est pour autant pas éclairci : " en raison des enfants, elles vivent plus souvent en couple que les hommes entre 30 et 50 ans ". Je ne vois pas ce que les enfants y changent. Si un couple c’est un homme avec une femme, il me semble qu’il doit y avoir autant de femmes en couple que d’hommes... Sauf si le fait d’avoir des enfants pousse à vivre en couple homo. À moins que ce soit à cause de la polygamie ? (Bien qu’elle soit interdite en France : l’article ne dit pas si c’est là l’incidence des immigrés). Mais, ceci poserait un problème de vocabulaire : un homme marié avec deux femmes, admettons, est-ce que ça constitue " un couple " ? Reste une dernière explication, que l’article ne suggère pas non plus : des femmes entre 30 et 50 ans sont en couple avec des hommes plus jeunes, au-dessous de 30 ans, ou plus vieux, au-delà de 50. Pas étonnant alors que, à partir de 60, la moitié vivent seules. Si c’est les nénettes qui ont piqué les vieux, normal qu’il n’en reste plus à leurs aînées. D’autant que, ce que le journaliste ne rappelle pas, grâce au baby-boom de 1946, il est né chaque année 400 000 filles qui ont aujourd’hui moins de 55 ans, tandis que juste au-dessus de ce seuil, on n’avait que 300 000 garçons : rien qu’en tablant sur un écart moyen dans les couples de 2 ans en faveur ( ?) de l’homme, ça nous fait au voisinage de 55 ans un déficit de 200 000 mâles.

Bref, en fait de déchiffrage, il reste pas mal à élucider. C’est du reste ce que conclut l’article, qui contredit son propre titre sans s’en rendre compte : " le gros défaut des enquêtes quantitatives qui mettent à bout des séries de chiffres sans arriver parfois à en expliquer les tenants et les aboutissants. "

 

Mélanie Leclair