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Lettre d'information de Pénombre

association française régie par la loi du 1er juillet 1901

Décembre 2005– numéro 41[Table des matières]

 

LIVRES
Histoire des sondages,
Jacques Antoine
Éd. Odile Jacob, 2005

Jacques Antoine est bien placé pour montrer au public français ce que sont ces sondages qui émaillent la vie publique. Passé d’abord par l’Insee, il a dirigé le premier grand institut de sondage créé en France après la Seconde Guerre mondiale, la Sofres. Il a ainsi vécu l’émergence d’une profession nouvelle, ses problèmes techniques et politiques. Il a aussi été l’un des promoteurs d’une indispensable déontologie. C’est toute cette histoire vécue qu’il nous raconte, expliquant les questions qui sont apparues et comment elles ont été traitées, éclairant les résultats et débats actuels.

Ce sont les sondages politiques qui ont popularisé méthodes et instituts. Les referendums de la 5e République, puis l’élection présidentielle au suffrage direct ont été le vecteur de ce développement médiatisé. Depuis, nous voyons une vie politique habitée par les cotes de popularité, les pronostics électoraux (en nombre de voix ou, plus délicat, en nombre de sièges), les estimations précoces « sortie des urnes », des analyses de report de voix, etc.

Mais cette analyse incessante de l’opinion n’est que la face la plus visible des sondages et pas la plus importante, ni quant au nombre de personnes sollicitées, ni quant aux budgets.

D’un côté, une part majeure de l’activité des mêmes sociétés privées est constituée des études de marché commandées par des entreprises pour orienter leurs stratégies industrielles et commerciales.

De l’autre part, la technique des enquêtes sur échantillon a été parallèlement développée par la statistique publique (Insee, notamment) de sorte qu’une part notable des analyses chiffrées que nous lisons dans notre journal concernant l’économie, les faits et comportements sociaux, la santé, les loisirs, etc., procède des mêmes techniques.

Ce n’est du reste pas le moindre intérêt du livre, que de mettre en parallèle les méthodes d’investigation de ces divers champs, montrant, par delà un fondement technique commun, les différences de préoccupations, de procédures, d’organisation selon les matières étudiées, le statut des organismes et la finalité des résultats.

Accueillis avec faveur, les sondages sont facilement critiqués lorsqu’ils « se trompent ». Dans le cas des sondages politiques, le livre examine plusieurs cas d’écarts importants entre ce qu’ils avaient laissé attendre et ce que les élections ont vraiment donné : tant à l’étranger que pour les élections françaises de 1997 et de 2002. En fait, ces « erreurs » apparaissent moins dues à une défaillance de l’instrument qu’à la volatilité de l’opinion : des évolutions de dernière heure peuvent difficilement être détectées. En revanche, des sondages post-électoraux montrent bien, après coup, ce qui s’est passé.

Il n’est pas possible de passer ici en revue tout ce que Jacques Antoine examine et force est d’y renvoyer le lecteur : qu’il s’agisse des études de marché, de la mesure d’audience des médias ou des enquêtes pour la recherche économique et sociale. Au total, voici un ouvrage qui nous aide à mieux comprendre comment est alimentée la fringale de chiffres que manifestent nos médias, nos ministres et nos entreprises. C’est là toute une industrie de l’information qui prend la mesure de la société et de l’opinion, et qui façonne en retour l’opinion, les règlements que nous subissons et les prestations dont nous bénéficions.

 

R.P.

 

 


La langue française
face à la mondialisation,
Yves Montenay
Les Belles Lettres, 2005

Pénombre est une association de droit français, mais vise à rassembler des francophones bien au delà de la France. Elle y réussit, en partie : son site, géré par un membre suisse, est hébergé par l’université de Lausanne. D’où l’intérêt des Pénombriens pour l’évolution de la langue française face à la mondialisation. A-t-elle encore ses chances ou n’est-elle destinée qu’à être une langue minoritaire dans le monde de Shakespeare ? Y a-t-il moins de 100 ou plus de 600 millions de francophones ? C’est ce que traite Yves Montenay, qui a enseigné, en français et en anglais, dans les cinq continents et suit cette question depuis de très nombreuses années.