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Lettre d'information de Pénombre

association française régie par la loi du 1er juillet 1901

Juillet 2006 – numéro 43[Table des matières]

 

TRIPATOUILLAGE DE CHIFFRES


Attention au radar!

Pour redonner confiance aux Français dans la politique économique, le ministre de l’Économie, des finances et de l’industrie a mis en place des « indicateurs de progrès de l’économie française » afin de rendre l’économie et la politique économique plus simples et lisibles. Ces indicateurs ont été résumés graphiquement à la conférence de presse de Thierry Breton du 31 mars 2006.

Ce radar a fait réagir quelques Pénombriens :

« Bizarre, de mélanger des taux de croissance de certains trucs avec des taux tout court de certains autres. La prof de maths maniaque fait remarquer qu’il ne faut pas confondre une fonction avec sa dérivée. Et au fait, en haut, c’est vraiment le taux de croissance de la croissance, comme l’indique la légende ? À quand le taux de croissance du taux de croissance de la croissance ?

Sinon, je tire mon chapeau à celui qui a choisi la graduation des axes, et les valeurs extrêmes : avec ce système, on peut avoir des pointes et des creux où on veut. Alors, pour le déficit et le chômage, des petits creux bien sûr, sinon, ça ne ferait pas sérieux, mais pas trop, quand même. Et le reste en pointe. Et pas de souci, puisque tout s’arrange. Je suppose qu’il n’y avait plus de branche pour la dette, et puis d’ailleurs, même s’il y en avait eu, en allant chercher l’une des dérivées successives, on peut sans doute toujours en trouver une qui soit dans le bon sens.

En tous cas, c’est un joli travail de com. »

« Le choix des échelles pour chaque branche de l’étoile est bizarre, et j’ai du mal à y discerner une logique, sinon qu’on a choisi une grande échelle pour les choses dont on veut plutôt dire que ça va bien et une petite pour celles qu’on veut décrire comme problématiques ? »

« Le choix des branches est tout à fait intéressant, en fait le choix des non-branches. Pourquoi la croissance du Pib plutôt que la croissance de la dette publique, pourquoi les exportations plutôt que la balance commerciale, voire la balance extérieure ? Je suis certain que le cabinet du ministre a bien potassé la question. Quant à l’échelle sur les branches, ce ne peut être que par souci d’esthétique, de façon à favoriser l’harmonie visuelle d’une distance agréable entre les deux courbes tout au long du parcours. Des artistes vous dis-je ! »

Encore mieux, si l’on peut dire. À l’Assemblée générale, la présentation faite a aussi indiqué que les chiffres de la croissance avaient été inversés: le 1,3% de 2005 mis en 2004 et le 2,2% de 2004, en 2005 ! Une Vespérale s’impose !