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Lettre d'information de Pénombre

association française régie par la loi du 1er juillet 1901

Novembre 2006– numéro 44[Table des matières]

 

MÉLI-MÉLO


Pas très net tout ça

Dans la pré-campagne présidentielle française il est beaucoup question de smic. Tout le monde, ou presque, le promet à 1 500 €, les uns demain ou après-demain, les autres tout de suite. Ces promesses et les controverses qu’elles suscitent paraissent un peu surréalistes dans la mesure où le montant en question ne sera pas touché par les intéressés puisqu’il s’agit du SMIC brut, alors que celui touché, le SMIC net, est bien inférieur étant grevé de cotisations sociales.

Laurence Parisot, présidente du Medef, a préconisé au mois de juin de fusionner ces cotisations payées par les salariés avec celles payées par les patrons et de mettre l’ensemble à la charge des salariés, ceci dans un souci de simplification et de pédagogie. Soit, par exemple un salaire brut de 2 000 €. À l’heure actuelle, cela conduit à un salaire net d’environ 1 600 € et correspond à un coût pour l’employeur d’environ 2 800 €. On aurait dans la proposition du Medef, plus simplement, un salaire brut, coût pour l’employeur, de 2 800 € et un salaire net de 1 600 €. Cela ne changerait rien pour le salarié, dixit le Medef. Dans ce cas, pourquoi ne pas mettre ces cotisations à la charge des seuls patrons ? On aurait toujours un coût pour l’employeur de 2 800 € et un salaire, ni brut ni net, de 1 600 €. Gageons que le Medef ne serait pas d’accord comme les syndicats ne le sont pas sur la proposition du Medef. Pourquoi ?

Si dans l’immédiat ces propositions ne changent rien, il n’en serait pas de même par la suite. Compte tenu de l’alourdissement du poids des retraites et des dépenses de santé, les taux de cotisations ne peuvent que continuer à augmenter. Jusqu’à présent, cette augmentation est répartie sur les deux partenaires ou tombe une fois sur l’un, une fois sur l’autre. Si les cotisations sont payées uniquement par le salarié, son salaire baissera à chaque augmentation de taux. Si elles sont payées uniquement par l’employeur, son coût du travail augmentera à chaque fois.

Comme quoi il n’est pas facile de faire simple.

Jean Célestin