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Bonus Croissance

De temps à autre, le feuilleton des variations et révisions des prévisions du taux de croissance est suivi quasiment en direct par Pénombre. Au risque de lasser le lecteur et d’abuser du comique de répétition, cette citation de la 12:15, lettre d’information économique quotidienne du Monde, en date du 11 septembre 2007 : « Alors que la Commission européenne prévoyait au printemps dernier une croissance de 2,4 % pour l’économie française en 2007, elle ne pronostique plus que 1,9 % dans ses prévisions économiques intermédiaires pour les principaux pays de la zone euro. L’économie française connaît un ralentissement plus important que celui de l’ensemble de la zone dont le PIB devrait croître de 2,5 %. »

Ce n’est donc plus la croissance « proche de 2 % » qui était encore annoncée au début de l’année et encore moins le 2 à 2,5 % sur lequel le gouvernement basait ses prévisions budgétaires. La France est cette fois en queue de peloton. Tout ça pour un petit 0,1 % qui nous manque.

Mais le Président de la République avait anticipé. La Tribune titrait le 30 août : « Nicolas Sarkozy offensif pour décrocher le point de croissance qui manque à la France … "Je veux aller chercher ce point de croissance", martèle le président lors de l’université d’été du Medef. » Gourmand notre président, pas 0,1 %, un vrai point entier !

C’était avant le début de la coupe mondiale de rugby. Tous les espoirs étaient permis. Le match d’ouverture, perdu par la France face à l’Argentine (12-17), change un peu l’état d’esprit. Mais les ignorants apprennent que le perdant n’est pas vraiment perdant. Il reçoit un bonus de défense accordé car l’écart ne dépasse pas 7 points.

Alors, au cas où l’ardeur présidentielle ne suffirait pas, ne pourrait-on demander à la Commission européenne de nous accorder un « bonus défense » ? Avec 0,6 % de moins que la zone euro pour la croissance, le pays se défend quand même !

B. A. de C.