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Confondre pourcentage et « pour dixmillage » peut dissimuler des maladies graves !

Selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) « le nombre de cas de cancers broncho-pulmonaires attribuables à une exposition professionnelle à l’amiante entre 1 328 et 3 709 en 2012, sur un total de 39 495 cas estimés cette année-là (soit entre 0,03 % et 0,1 %). »

Tiens  ! 1 328/39 045, cela ferait donc trois pour dix-mille (0,03 %) et 3 709/ 39 495 pourraient ainsi être arrondis à dix pour dix-mille (0,1 %) ?

Visiblement, un 0,03 s’est vu affubler d’un % inapproprié qui l’a transformé en « trois pour dix-mille ». De même, un 0,1 – soit 10 % – flanqué d’un % injustifié est devenu un pour mille.

Pas grave ? Voire, car, en dernière phrase de la conclusion du rapport cette erreur de calcul manifeste a pu contribuer à une conclusion très contestable en évoquant : « la rareté ou la faible fréquence des pathologies graves liées à l’amiante ». Trois pour dix-mille pourraient peut-être permettre de parler de rareté (et encore !), mais trois pourcent, plus difficilement.

Une telle erreur mériterait sans doute une mauvaise note au brevet. Mais le document est malheureusement signé d’un inspecteur général de l’Insee ! Ce statisticien et les auteurs du rapport ont-ils lu ce qu’ils signaient ? N’ont-ils tout simplement pas eu envie de la voir en raison des idées qu’ils défendent sur ce sujet et qui apparaissent dans la conclusion ?

Alain Gély