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Départ animé

À l’occasion de son départ du ministère de la Justice, Rachida Dati a été critiquée sur une radio nationale par Élisabeth Guigou. Deux communiqués successifs de la première ont été adressés à la presse par mèl et figuraient toujours en août 2009 sur le site de la Chancellerie comme toute la communication officielle du garde des Sceaux. Leur contenu ayant provoqué un certain émoi en regard de leur statut de communiqué officiel, nous les reproduisons avant de proposer un petit exercice chiffré.

12 mai 2009, réponse à Madame Élisabeth Guigou, communiqué de presse : « Rachida Dati renvoie les Français au bilan d’Élisabeth Guigou en tant que garde des Sceaux. L’arrogance d’Élisabeth Guigou est révélatrice de l’attitude hautaine de certains socialistes vis-à-vis des souffrances de nos concitoyens dans leur vie quotidienne. Je renvoie les Français au bilan d’Élisabeth Guigou en tant que garde des Sceaux : un taux record de délinquance +17 % ; des taux records de suicide en détention (125 suicides en 1999) et de mineurs incarcérés (975 en juillet 1999 contre 698 en avril 2009), un taux inacceptable de détention provisoire (40 % des personnes en prison en 1998 contre 26 % aujourd’hui), le taux record de fermetures de places de prison sans nouvelles ouvertures (497 places fermées contre près de 9 000 places créées entre mai 2007 et 2009). Je laisse le soin aux Français de juger de la grandeur d’Élisabeth Guigou en tant que ministre de la Justice. »

12 mai 2009, réponse à Élisabeth Guigou (suite) : « Compte tenu de l’intelligence de Mme Guigou, celle-ci devrait déroger au principe archaïque selon lequel tout prédécesseur mésestime ses successeurs. » Rachida Dati.

Archaïque ou pas ? À vous de juger sur le cas de la détention provisoire, avec un choix de dates moins arbitraire :

Population selon la catégorie pénale

Guigou arrivée juillet 1997 Guigou départ octobre 2000 Dati arrivée juin 2007 Dati départ avril 2009
Total 58057 48831 60870 63351
Condamnés 35500 31990 43179 47131
Prévenus 22557 16841 17691 16220
% prévenus 39% 34% 29% 26%

Question subsidiaire : que penser des ministres qui, entre 2000 et 2007, ont « fait baisser » la part des prévenus sur fond de croissance du nombre de détenus condamnés (+ 35 %) et que penser de cet indicateur ?

La rédaction