--

Eau à tous les étiages

Enfin ! Depuis deux jours, plus précisément depuis le 6 février 2010 à 23h, le niveau de la Loire à Cosne est redevenu positif. Il progresse régulièrement et atteint déjà 65 centimètres à l’heure où j’écris (17h).

C’est en tout cas ce qu’indique le site web du Service de Prévision des Crues (SPC) Loire – Cher – Indre. Du sérieux, puisqu’il y est expliqué :

« La vigilance crues est fondée sur les mêmes principes que la vigilance météorologique mise en place par Météo France depuis 2001. Son objectif est d’informer le public et les acteurs de la gestion de crise en cas de risque de crues survenant sur les cours d’eau principaux dont l’État prend en charge la mission réglementaire de surveillance, de prévision et de transmission de l’information sur les crues. La vigilance crues est destinée à informer tous les publics intéressés, particuliers ou professionnels, sous une forme simple et claire. Elle est aussi destinée aux pouvoirs publics en charge de la sécurité civile (préfets et maires), qui déclenchent l’alerte lorsque c’est nécessaire et mobilisent les moyens de secours. »

Ce n’est pas la première fois que le niveau 0 est relevé et même qu’un niveau négatif est indiqué. C’est ce qui s’est encore passé du 1er février à 18h30 au 6 février à 22h00, avec un minimum de -33 centimètres le 4 février à l’heure du réveil.

 

 

Pourtant, je regarde la Loire plusieurs fois par jour et suis sans inquiétude : d’une part, il y a toujours de l’eau, même durant la canicule ; d’autre part, le SPC avait répondu à un mail que je lui avais adressé en novembre 2008, par lequel je m’étonnais déjà de telles données négatives. Voici sa réponse :

« L’échelle de la station de Cosne sur Loire est située rive droite, 50 mètres environ à l’aval du pont, sur un escalier. Elle est visible depuis le quai.

« Les valeurs indiquées sont des valeurs relatives par rapport au zéro de l’échelle, fixé une fois pour toutes au XIXe siècle, et qui correspondait au niveau (en mètres) des plus basses eaux de l’époque.

« À Cosne, ce zéro est à l’altitude 140,23 m NGF.

« En ajoutant la valeur lue à l’échelle, on obtient l’altitude du plan d’eau. La présence de valeurs négatives s’explique par un creusement du lit, consécutif à l’extrac¬tion massive de granulats dans la seconde moitié du XXe siècle. Cette extraction dans le lit mineur est aujourd’hui interdite, mais il faudra deux à trois siècles d’apport naturel de matériau pour retrouver les niveaux initiaux. »

Autrement dit, le profondimètre est décalé mais il est précis. Mais ce qui est vrai à Cosne l’est tout autant en amont et en aval. Cependant, l’extraction de granulats n’a pas été de même intensité partout et l’on peut ainsi, à une même date, observer une mesure positive à Cosne et une mesure négative à Pouilly-sur-Loire, à une douzaine de kilomètres en amont.

Comme aurait dit Fernand Raynaud, « et les éponges, qu’est-ce que t’en fais ? »

Daniel Cote-Colisson