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Génies génétiques

Un petit complément à l’article ci-dessus, le sujet m’ayant remémoré deux articles parus à 3 semaines d’intervalle en juin 2006 dans le New York Times et permis d’en découvrir de nouveaux.

Les recherches génétiques et, notamment, la recherche de gènes rares a permis de proposer un classement des individus les plus prolifiques à l’échelle de dizaines de générations. Etant entendu qu’on ne parle ici que d’hommes célèbres : je me souviens, quand j’étais au Vénézuela, d’un Julio Cesar, pilote du port de Maracaïbo, qui récitait les prénoms de ses 102 enfants, mais d’une part on ne dispose pas de 30 générations de recul et d’autre part je doute qu’il laisse une trace dans l’histoire.

Dans le palmarès des hommes célèbres, on trouve donc :

  • Gengis Khan (mort en 1227) dont on estime la descendance (porteur de la variante rare du gène), après 30 générations à 16 millions de personnes. Ce qui ne donne jamais que 1,74 enfant en moyenne par génération se reproduisant. Le sujet était évoqué le 6/06/06 dans le New York Times annonçant la découverte qu’un certain professeur Robinson, enseignant de comptabilité en Floride venait d’apprendre, à sa grande surprise, qu’il descendait de Chinggis Khan (transcription normale du nom). Mais, comme à l’armée, le contre-ordre venait à peine 15 jours plus tard, qui lui indiquait qu’en fait il y avait erreur (NYT 21/06/06).
  • en numéro 2, Niall des 9 otages (Niall Noigiallach) haut roi d’Irlande, décédé vers 405. L’étude états-unienne lui attribue entre 2 et 3 millions de descendants mâles (puisque le gène est porté par le chromosome Y), ce qui comprendrait de l’ordre de 20 % des habitants d’Irlande du Nord, ainsi que 2 % des New-Yorkais d’origine européenne (NYT, 17/01/06).
  • en numéro 3, les généticiens (BBC, 1/11/05) placent Giocangga, mort en 1582, grand-père de Nurhachi, unificateur des Jürchen, fondateur de la nation mandchoue et, accessoirement, de la dynastie Qing, celle qui s’acheva à Pékin le 12/2/1912. L’étude britannique lui attribue seulement 1,5 million de descendants. Le chiffre est obtenu par sondage, le nombre de porteurs du gène ayant été estimé à 3 % des 1000 personnes dont on a analysé l’ADN. L’article estime également le nombre moyen de descendants en 2005 d’un individu de cette époque à 20. Cependant ce dernier chiffre semble étrange, la phrase qui le mentionne est précédée du "raisonnement" suivant : "à l’époque de Giocangga, la Chine comptait environ 100 millions d’habitants, à comparer avec les 1,3 milliard actuels. Ce qui signifie que le Chinois moyen de l’époque de Giocangga n’a environ que 20 descendants vivants actuellement".

François Sermier