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Mieux vaut prévenir

Notre ministre de la Santé est médecin, c’est-à-dire, avant tout clinicien. En 1976, en tant qu’hospitalier, il a pu constater, comme tout travailleur de la santé, que la longue période de sécheresse et de chaleur engendrait un nombre de décès inhabituels en service hospitalier. L’épidémiologie ne régnait par encore en maître, mais les faits cliniques étaient bien là et les frigidaires absents. Quelques années plus tard, un professeur de santé publique confronté à une période de canicule à Marseille analysa le phénomène et constata une relation entre la surmortalité des personnes âgées et le nombre de jours de grande chaleur consécutifs. Il mit en place les quelques mesures simples de prévention et aboutit à des résultats impressionnants : une baisse par trois des décès dans cette population. Non ignorant de ces faits, on ne peut que s’interroger que notre ministre n’ait pas délivré aux professionnels de la santé et au grand public, dès le mois de juillet, quelques consignes de prévention de bon sens, qui lui auraient évité d’avoir à compter le nombre “ exact ” de décès.

Patrick Julien

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“ Nous avons fait un point global. L’estimation raisonnable se situe entre 1 500 et 3 000 décès. Il s’agit de la mortalité enregistrée dans le pays durant cette toute dernière période. Nous incluons aussi les noyades, qui sont plus importantes que les autres années. ”
Déclaration de Jean-François Mattei
le 14 août 2003
(Le Monde du 15 août)


 
 
Pénombre, Décembre 2003