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Un moindre doute

René Lévy nous signale cette dépêche parue dans le Monde du 22 novembre 1997 qui démontre, une fois pour toute, que la graphologie est bien une science exacte : « Un expert en écriture du Loir-et-Cher, Laurence Rateau, a émis des doutes sur les conclusions de ses confrères dans l’affaire du jardinier marocain Omar Raddad, accusé d’avoir tué Ghislaine Marchal le 24 juin 1991. Selon la Nouvelle République du Centre-Ouest du 21 novembre 1997, Laurence Rateau a examiné différents documents fournis par les défenseurs d’Omar Raddad. Elle doute « à 96,3% » que Mme Marchal ait effectivement écrit de son sang « Omar m’a tuer » sur la porte de sa cave. Le jardinier a été condamné à dix-huit ans de réclusion en 1994. » Cela lui laisse le temps de réfléchir à la question suivante : est-ce que douter à 100% permet en fait d’être sûr à 100%. N’est-ce pas plutôt l’inverse ? Et puis aussi, quel effet cela fait-il de douter à 96,3% ? Est-ce supportable sur longue période ? Ne risque-t-on pas de perdre une part de soi-même ? Si Madame Rateau est encore en mesure de nous répondre, c’est bien volontiers que nous lui ouvrirons nos colonnes.

Victor Descombres

 
Pénombre, Juin 1998