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Vaguement exact

Le nombre d’habitants de la France est publié à l’unité près. La même dépêche de l’AFP (30 décembre 1999) nous apprend aussi que l’INSEE estime la marge d’erreur à 1%. On comprend bien qu’il faut que l’addition de la population de toutes les communes tombe juste ; même si cela conduit à garder des chiffres qui ne sont en rien significatifs. Il y avait donc en France, à la date du recensement, 60’186’184 habitants plus ou moins 602’000…

Cette plage d’incertitude est du reste connue elle-même fort approximativement. On nous dit que l’Institut l’estime (on ne nous dit pas comment il fait) à 1% ; alors qu’au recensement précédent, il l’estimait à 2%. Qu’on soit passé de 2 à 1%, tout ronds, suggère qu’on n’a pas envisagé de mesurer plus précisément cette plage : par exemple, de la trouver égale à 1,8 ou 1,3%.

La dépêche rapporte alors que l’augmentation de la population française entre 1990 et 1999 a été de 3,6% (passage de 58,1 à 60,2 millions : excusez-moi si j’arrondis un peu). Mais, il est tout aussi possible qu’on soit passé en réalité de 58,1 + 1,2 à 60,2 - 0,6 ; comme il est possible qu’on soit passé de 58,1 - 1,2 à 60,2 + 0,6. C’est-à-dire que l’accroissement de la population est compris entre 0,5 et 7,0%. On nous fait ensuite remarquer que 3,6 faisait en moyenne 0,4% par an ; il faudrait comprendre que ce dernier chiffre est dans une fourchette qui va de 0,1% (j’arrondis toujours) à 0,8% par an. Or, on nous affirme que c’était inférieur à ce qu’on connaissait entre les deux précédents recensements (0,55% par an). Nous, on veut bien…

Mélanie Leclair

 
Pénombre, Mars 2000