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Hors série, Juin 2001

7ème nocturne de Pénombre, Mardi 26 juin 2001
Document préparatoire

L'usage du nombre en santé mentale: le PMSI en psychiatrie

Mardi 26 juin 2001 à 18h30

CEDIAS - Musée Social, 5 rue Las Cases, Paris 7

Sous la présidence de Jean-René Brunetière,

Ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées, membre du conseil d’administration de Pénombre

Exposés introductifs

Edouard Couty, Directeur de l'hospitalisation et de l'organisation des soins, ministère de la Santé.

Dr. Michel Naiditch, Maître de conférence à l'Université Paris 7, groupe de recherche IMAGE, Ecole Nationale de Santé Publique

Lucio Nero, du groupe "usages du nombre en santé mentale" de Pénombre.

Débat avec la salle

 

Le P.M.S.I. en psychiatrie

La réflexion au sein de l'association Pénombre a concerné d'abord les domaines où existent des sources de données produites de façon régulière : sur l’économie, l'éducation, la santé et l'épidémiologie, la délinquance et la justice pénale, etc.

Le cas de la santé mentale est particulier. N’est-on pas là dans le domaine du subjectif, de l’incertain, par essence non quantifiable ? Certes, là aussi et depuis longtemps, il existe des données chiffrées, mais sur l'activité psychiatrique plutôt que sur la morbidité à laquelle elle s’adresse. Lorsque Pénombre a constitué un groupe de travail sur ce thème, l'attention des professionnels était principalement tournée vers un projet en cours : le P.M.S.I. en psychiatrie.

Le Programme de Médicalisation des Systèmes d'Information est une opération de mesure de la "production" de soins par les hôpitaux. Le P.M.S.I. n’a concerné jusqu’ici que la médecine, la chirurgie et l’obstétrique (MCO) et les soins de suite et de réadaptation (SSR), dans une optique principalement gestionnaire et donc budgétaire. Son extension à la psychiatrie serait imminente.

Mais après dix ans de réunions, groupes d'étude, concertations, expérimentations, discussions avec les professionnels concernés, l'outil proposé est encore très controversé. Certains font valoir que, à la différence de la MCO, les catégories diagnostiques de la santé mentale sont beaucoup moins assurées, qu’elles ne commandent pas autant la voie thérapeutique et qu’elles ne prédisent guère la durée des traitements. Comment dès lors estimer le besoin de soins ? A l’appui de cette position, on fait valoir que les corrélations statistiques observées entre pathologies et coûts sont faibles. En revanche, la tutelle administrative a légitimement besoin d’évaluer le volume et la nature des moyens consacrés ainsi que d’assurer une allocation équitable entre zones géographiques et établissements. Sur quoi fonder une décision juste ?

Pénombre s’est donc saisie de ce sujet. Des membres de l’association se sont réunis avec les professionnels du secteur. De leurs discussions est d’abord sortie une Lettre Grise, puis la rencontre Nocturne de ce jour. Fidèle au style de Pénombre, mariant l’austérité des chiffres et des débats de méthode avec des apports " littéraires ", la Lettre grise Péhaimécy roi expose la généalogie du PMSI, son contenu méthodologique et les problèmes qu'il soulève d'un point de vue statistique, psychiatrique et politique.

Cette "nocturne" fera écho à celles qui ont eu lieu sur l'évaluation des lycées ou sur les politiques pénales. Il ne s'agira pas de déterminer une position définitive sur le P.M.S.I. en psychiatrie, mais d'assurer la prise en compte de points de vue différents : celui des divers acteurs en présence et de ceux qui, sans être directement impliqués, se sentiront tout aussi concernés. On recherchera les conditions dans lesquelles un outil statistique peut être un élément de clarification du débat - ici, la régulation économique et politique des dépenses publiques en psychiatrie - plutôt qu'un artifice qui en obscurcirait les enjeux.

  • Les méthodes de mesure appliquées pour la MCO ne sont pas facilement transposables à la psychiatrie : doit-on alors renoncer à quantifier les soins, au risque de stigmatiser un " retard scientifique " des psychiatres ?
  • les objectifs du PMSI quant aux choix budgétaires et en particulier celui d’un rééquilibrage géographique nécessitent-ils une mesure individualisée des soins délivrés ?
  • qu’en est-il du risque de voir les pratiques médicales orientées par le souci de bons résultats au regard du PMSI, plutôt que par l’intérêt des patients ?

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La lecture préalable de la Lettre grise Péhaimécy roi n'est pas indispensable. Les auteurs des dix textes proposés espèrent cependant qu'elle facilitera les échanges. Diffusée aux adhérents de l'association, cette Lettre grise n° 6 peut être adressée sur demande : envoyer un chèque de 50F (frais d'impression et d'envoi) avec adresse postale à Bruno Aubusson, 32, rue de la Clef, 75005 Paris.