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Délinquance et démographie carcérale

S’il n’y avait la salle d’attente du dentiste, on risquerait d’échapper au Figaro Magazine, et ce serait grand dommage : le pénombrien y trouve de bien belles perles, témoin celle-ci de la bouche d’Alain Madelin (1er juin 2001, p. 18) :

" [la justice] est tragiquement embouteillée. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en dix ans les indicateurs de la délinquance ont été multipliés par deux. Dans le même temps, le nombre de places dans les prisons est resté stable. Ce qui signifie que, en dix ans, le risque d’être condamné a été divisé par deux, ce qui bien évidemment contribue à nourrir l’augmentation de la délinquance. "

Comme le souligne la présentation de l’article, " le président de Démocratie libérale [est] particulièrement préoccupé par les problèmes de sécurité." Que serait-ce s’il n’y prêtait qu’une attention discrète... Pour mémoire : les indicateurs de la délinquance font état de 3 771 849 crimes et délits en 2000, et de 3 492 712 en 1990, soit une augmentation en dix ans de 279 137, ou 7,99 %. On est assez loin d’un doublement, mais sans doute Alain Madelin juge-t-il plus expédient d’arrondir les chiffres.

Dominique Monjardet

 
Pénombre, Octobre 2001