--

Note de lecture

Les personnages du roman d’Alain Connes, Danye Chéreau et Jacques Dixmier, vivent des moments dangereux pour résoudre l’énigme d’un spectre intrigant. Après leurs démêlés avec l’intrication quantique et les suites spectrales, ils s’apprêtent à rencontrer le diable.

– Oui, dit Ali, voilà ce qui frappe : la fiabilité de ces machines n’est validée que de manière empirique et absolument pas, jusqu’à présent, de manière théorique.

– La spécificité du deep learning, dit Armand, est de produire des systèmes non explicables (ça c’est grave !) mais qui avec la puissance de calcul des ordinateurs actuels, sont devenus plus performants que l’intuition humaine pour des tâches comme la reconnaissance des visages, la pratique des échecs, du jeu de go, etc. sans pour autant que ces performances débouchent sur une théorie rationnelle qui permette de construire un système « explicable » aussi efficace.

– Sans que l’on comprenne pourquoi ça marche ? C’est très frustrant ! dit Charlotte.

– Oui, répond Armand, le deep learning en arrive à rivaliser avec l’intuition humaine dans ces domaines qui lui paraissaient réservés, c’est cet aspect diabolique qui a frappé le mathématicien… Donc, il s’incline, s’il renonce à comprendre, il ouvre la porte de l’empire du diable. Renoncer à comprendre, à fournir une explication rationnelle, c’est vendre son âme.

– Continue ! dit Charlotte.

Le roman continue avec l’intervention du diable qui a finalement des faiblesses… L’énigme n’est pas résolue et le lecteur imagine qu’il y aura une suite à cet épisode qui vient lui-même après Le théâtre quantique des mêmes auteurs.

Bruno Aubusson de Cavarlay