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Scène de vie à l’Éducation nationale

Les syndicats d’un lycée situé en zone sensible envoient une délégation réclamer du personnel de surveillance supplémentaire. Une inspectrice vie scolaire les reçoit :
« Vous disposez actuellement de 3 postes de surveillants, de 9,5 postes d’assistants d’éducation et de 64 heures de maîtres de demi-pension, ce qui représente 18 628 heures de surveillance pour l’année scolaire. Vous vous rendez compte : 18 628 heures, c’est énorme !! »

et le dialogue de sourds peut commencer :
« Vous savez, un surveillant met une heure et demie pour passer dans chacune des salles d’un bâtiment… »
« Oui, mais 18 628 heures, quand même ! »
« Le lycée fonctionne 10 heures par jour en continu, mercredi compris, et le samedi matin aussi. Il y a trois sites différents et il faut 7 minutes pour aller de l’un à l’autre. »
« Oui, mais 18 628 heures … ! » ...

Les calculettes et les calendriers sortent des cartables, on compte les semaines, les vacances, on s’interroge sur les heures de formation incluses (ou non ?) dans les temps de travail, différents les uns des autres, annualisés (ou non ?), on calcule :
« Mais cela fait à peine 9 personnes présentes en même temps, 3 personnes par site, pour toutes les tâches de surveillance d’un lycée de 1420 élèves ! »
« 18 628 heures, cela doit vous suffire. Peut-être y a-t-il un problème de gestion de ce personnel ? »

Karin van Effenterre